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jeudi 11 décembre 2014

Mot du Président

 

M. Zacharie Myboto, Président de l'Union Nationale


Mesdames et Messieurs les membres du Bureau National,

Militantes et Militants,

Sympathisantes et Sympathisants,

Mes Chers Compatriotes.

Nous sommes ce jour à notre troisième rencontre formelle de cette année 2014, en ce même lieu. La première a eu lieu du 7 au 16 mars pour des Journées de réflexion.  La deuxième nous a rassemblés le 20 juillet pour prendre part à la structuration de notre cher Parti, l’Union Nationale. La troisième, celle d’aujourd’hui, marque notre rentrée politique de l’année 2014/2015.

Notre première rencontre nous avait donné l’occasion de réfléchir sur la situation de notre parti, son fonctionnement, son financement, sa réhabilitation, la mobilisation et la remobilisation de ses militants. Nous avions aussi abordé les questions portant sur les élections, avec la ferme détermination de revenir à l’élection à deux tours pour tout scrutin uninominal, sur la nécessité de la limitation à deux du nombre de mandats du président de la République, sur la nécessaire cohésion de l’opposition, sur les conditions de vie du gabonais et sur le musellement par le Pouvoir des médias de service public. La sous-représentativité des femmes dans les Instances politiques, leur participation aux élections, l’instauration d’une politique de quota, le maintien d’une organisation de femmes au sein du parti avaient également été abordés.

La deuxième rencontre, quant à elle, avait pour fondement notre engagement à tous à toutes, à redonner vie à notre parti, à le hisser haut, à nous battre pour son  rayonnement.

Je vous avais invités à cette occasion à réaffirmer toujours votre courage et votre détermination à triompher du bâillonnement  auquel nous confinait le Pouvoir en participant pleinement aux activités du Parti dans ses différents organes nationaux et locaux. La désignation à cette date des membres provisoires de certaines de ses structures marquait clairement et la force de notre décision et notre volonté de la faire K5aboutir. Depuis lors, le Bureau National, le Mouvement National des Femmes de l’Union Nationale comme celui des jeunes et plusieurs organes locaux à Libreville ainsi que dans d’autres localités sont au travail. Tout à l’heure, nous procèderons à l’installation des Coordonnateurs des Communes de Libreville, d’Owendo et d’Akanda pour symboliser l’élan dynamique de notre parti, l’Union Nationale, à renforcer sa présence et à consolider son ancrage sur le territoire national.

Notre propos de ce jour, pour sa part, va constituer les termes de référence des missions des responsables du parti à différents niveaux dans un environnement national délétère au plan politique, économique et social.


  Mesdames et Messieurs les membres du Bureau National,

Militantes et militants,

Sympathisantes et Sympathisants,

Mes Chers Compatriotes.

Tout au long de la période 2014 /2015 que nous entamons aujourd’hui et à l’horizon 2016, nous ne devons pas nous laisser distraire par des déclarations, mirages de succès et autres manifestations démagogiques du Pouvoir.

 Le Gabon, nous le savons tous, va mal, très mal depuis le coup d’état électoral du 3 septembre 2009.

Au plan politique et institutionnel, la Constitution de la République est constamment violée comme l’attestent, entre autres, la dissolution de notre parti, l’Union Nationale, la privation sans raison de la liberté de sortir du Gabon à de nombreux compatriotes dont des cadres de l’Union Nationale, la confiscation des libertés de conscience, de pensée, d’opinion et d’expression de bon nombre de citoyens arrêtés arbitrairement, tels les cas très récents de Messieurs Cid Mohammed Ella à Makokou et Siété Didace à Franceville. Les écoutes des communications téléphoniques par le Pouvoir sont permanentes alors que la Constitution garantit leur inviolabilité. Le Gabon, on le voit, vit sous le joug d’un régime policier et dictatorial.

Que dire de la pratique démocratique dans notre pays ? Elle est en panne, les conditions de transparence électorale avérée n’étant pas réunies. Notre combat en la matière doit être sans ambages dans la redéfinition des rôles de la Cour Constitutionnelle, de la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente, du Ministère de l’Intérieur, des acteurs politiques et de la Société Civile en remettant en cause le système poreux de biométrisation des listes électorales mis en œuvre lors des dernières élections locales. Le résultat attendu est celui d’organiser coûte que coûte en 2016 des élections politiques justes, transparentes et crédibles dans notre pays.

Dans notre volonté absolue d’alternance, nous nous battrons pour le retour au scrutin à deux tours pour les élections uninominales et pour la limitation à deux au plus du nombre des mandats du Président de la République. Nous combattrons pour cela, avec force, toute attitude, toute action et tout comportement favorisant la monarchisation de la République qui, pour nous, est inacceptable.

Oui, c’est inacceptable pour tout gabonais aimant son pays, qu’il soit président ou membre d’Institution, membre du Gouvernement, parlementaire, membre des forces de défense ou de sécurité, citoyen gabonais tout court. Le Gabon, dois-je le rappeler, est une République indivisible et que la forme républicaine de l’Etat ainsi que le caractère pluraliste de la démocratie sont intangibles et ne peuvent faire l’objet d’aucune révision.

Au plan économique, que de matraquages médiatiques à longueur de journée sur Gabon Télévision PDG et autres médias pour vanter et vendre la politique dite de l’Emergence ? C’est tellement insipide et contraire au quotidien du citoyen qu’il n’en a cure.

Tenez, de 2010 à 2014, les ressources propres du budget de l’Etat sont évaluées à près de 12 000 milliards de francs CFA. C’est énorme. Mais que constatons-nous ? Des chantiers qui piétinent ou qui sont arrêtés parce que les entreprises ne sont pas payées. ; des PME-PMI gabonaises qui  réclament et attendent, épuisées, le règlement par l’Etat de leur dette de 38 milliards de francs pour ne prendre que ces quelques exemples, les faits étant infinis. La mal gouvernance est à son comble. Le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale n’en pensent pas moins dans le rapport sur la performance de la gestion des finances publiques de décembre 2013 pour le FMI et dans la remise en cause de certaines décisions économiques du Pouvoir comme la création de la Zone économique spéciale de N’kock pour la Banque Mondiale. Que dire des compilations des maquettes des autres zones économiques de l’Ile Mandji et de Lastourville ! Tel est le Gabon émergent ressassé chaque  heure, chaque jour sur Gabon télévision PDG.

Au plan social, le climat est très lourd : grèves par-ci, sit-in ou marches par là. L’Ecole gabonaise dans son ensemble, est dans une situation catastrophique. Nous le constatons tous. Le Ministère de l’Education nationale était dépourvu de ministre titulaire jusqu’à hier soir. Mieux, dans le Gouvernement rendu depuis la nuit dernière, ce département a, à sa tête, deux personnalités nouvelles en début d’une année scolaire fortement perturbée. Ça promet. Les  responsables d’établissements ne sont pas désignés ; les 400 salles de classes annoncées depuis l’année scolaire 2011-2012 n’ont pas été construites jusqu’à ce jour ; les locaux existants sont en piteux état pour la plupart, les cris de détresse du proviseur du lycée Montalier il y a quelques jours à Gabon Télévision sont pathétiques. Le  complexe scolaire « Léon Mba » dont on vante l’amélioration du cadre, est le fait de la société de téléphonie mobile Airtel ; des enseignants se plaignent de ne pas être intégrés depuis plusieurs années, d’autres réclament le paiement de vacations, celui de la PIF et de la PIP. Pendant ce temps, et pour se donner de la consistance, le Premier Ministre, instruit par son chef, fait le tour des établissements publics, à trois jours de la rentrée des classes et promet de remédier aux graves manquements constatés en pleine année scolaire. C’est extraordinaire.

Du côté de l’Enseignement supérieur, des étudiants en nombre important attendent de toucher leurs bourses, régulièrement attribuées, depuis le début de l’année académique 2013-2014. D’autres ont été exclus pour avoir revendiqué leurs droits,certains autres sont incarcérés à la prison centrale de Libreville pour la même raison. C’est cela la réalité que vivent les Gabonais tous les jours, depuis l’arrivée au Pouvoir, par la force, d’Ali Bongo Ondimba.


L’autre réalité, ce sont les déflatés de la CNSS qui dorment à la belle étoile pour revendiquer leur dû  et qui, meurtris par autant de silence devant des injustices si flagrantes, se demandent s’ils sont citoyens de ce pays! Ce sont les prestations de la CNAMGS qui sont de plus en plus contestées ! C’est l’Hôpital Général de Libreville qui n’arrive plus à fournir le repas du soir aux malades ! Ce sont les pénuries d’eau potable qui contraignent tant de compatriotes à s’approvisionner au moyen  de bidons, s’exposant ainsi aux risques de diverses maladies ! Ce sont les 5 000 logements par an qui n’ont vu le jour aucune année depuis 2010 ; ce sont des logements préfabriqués en matériaux non adaptés importés de Turquie implantés à Agondjé ; ce sont divers chantiers de quelques logements inachevés dans certaines localités du pays.


C’est le dépeuplement de l’arrière pays à cause du mauvais accompagnement que l’Etat sert aux Collectivités Locales, faute d’une véritable politique de décentralisation.

Malgré ce constat amer, tous les discours  officiels veulent laisser penser que le meilleur est à venir. Les institutions, unanimes, passent le plus clair de leur temps à annoncer des taux de croissance en hausse. La propagande est constante et prend toutes les formes possibles. Mais la réalité est là, dure et difficile pour le commun des gabonais qui vit lui dans la misère, la pauvreté et la précarité.

Un tel déni de réalité, une volonté si affichée de la travestir, traduisent une coupure évidente entre le pays officiel et le pays réel. A travers ce déni de réalité, c’est tout l’édifice administratif et institutionnel qui se décrédibilise. Pour nous, à l’Union nationale, tout cela doit changer. Si la tendance actuelle se poursuit, notre pays va être vidé de sa substance par l’empilement d’institutions politiciennes  et bureaucratiques, au service d’intérêts personnels.

Ainsi la marche vers « l’émergence » n’est qu’une manifestation de la patrimonialisation du pays. Il ne s’agit donc pas de construire un pays, une nation au service des citoyens, mais de les détruire, pour les transformer en propriété et entreprise privées. La politique du pouvoir établi, on le voit, est une vaste opération de démolition, et là se trouve sans doute, la source de toutes les confusions et de toutes les difficultés que nous vivons depuis cinq ans maintenant.

Oui, la situation est difficile mais le changement va survenir. L’Union Nationale doit y participer. D’où nos différentes démarches et actions pour sa réhabilitation. A nous de nous mobiliser pour faire échec à ces desseins hideux et inavoués. Nous ne devons pas céder à quelqu’entreprise que ce soit de menaces ou d’intimidations. Nous ne devons pas nous compromettre. Nous ne devons pas reculer. Nous avons la majorité sociologique avec nous. N’ayons pas peur, n’ayons pas peur, n’ayons pas peur.



Nous sommes donc légitimes pour accompagner avec courage notre peuple dans sa volonté d’alternance. Nous sommes porteurs d’idées nouvelles qui doivent assurer le renouveau. Dans cette belle, noble et patriotique entreprise, nous sommes ensemble avec les autres membres du Front de l’Opposition pour l’alternance dont certains ont bien voulu répondre à notre invitation et nous honorent de leur présence remarquée. Je les en remercie très sincèrement au nom de nos militantes et militants, du Bureau National et au mien propre.

Militantes et militants,

Sympathisantes et sympathisants,

Nous effectuons notre rentrée politique aujourd’hui pour une présence plus affirmée de l’Union Nationale sur l’ensemble du territoire national à partir d’un déploiement de ses différents organes dans la discipline, l’unité et la solidarité. Oui,  unis nous serons toujours forts et vaincrons tout acte de diversion du peuple par le Pouvoir comme cette ténébreuse affaire de fêtes tournantes dans laquelle ils veulent impliquer le Vice-Président Jean EYEGHE NDONG. Monsieur le Vice-Président, l’Union Nationale vous confirme ici solennellement son soutien entier. Quelqu’un d’autre, le Président du PSD, Monsieur Pierre Claver MAGANGA MOUSSSAVOU, excelle dans la diversion en attaquant l’Union Nationale et son Président dans son fleuve de déclarations et d’interviews sur la non participation de notre parti aux élections législatives de 2011 et sur  participation aux élections locales de 2013. Ces problèmes, dois-je le lui rappeler ont fait l’objet, en leur temps, d’échanges francs en sa présence dans les différentes instances politiques compétentes à l’époque. Ce qu’il raconte n’engage donc que lui dans sa démarche malheureuse et pas du tout étonnante d’affaiblir la dynamique du Front. C’est son genre. Je lui souhaite bon vent.


Mes Chers Compatriotes,


Dans notre souci d’unité et de solidarité, une délégation du Bureau National conduite par le Président du parti a pris part, au mois d’août dernier, aux cérémonies de retrait de deuil de feu le Vice-Président Pierre Claver ZENG EBOME, organisées à NKONABONA, son village natal. Je voudrais renouveler ici mes remerciements les plus sincères à Madame veuve Marie Constance ZENG EBOME, aux enfants et à sa famille pour leur hospitalité attentionnée.



Militantes et militants,

Sympathisantes et sympathisants,

Mes chers compatriotes,


En ce jour particulier où nous lançons nos activités pour la période 2014/2015, je voudrais que nous adressions notre salut très militant au Secrétaire Exécutif de notre parti, André MBA OBAME accompagné de nos voeux ardents de prompt rétablissement.


A tous et à toutes, merci d’être venus si nombreux, signe de votre engagement total dans le dur et patriotique combat pour l’alternance.


Vive l’Union Nationale,

Vive le Front,

Vive le gabon.