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M. Zacharie Myboto, Président de l'Union Nationale |
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau National,
Militantes et Militants,
Sympathisantes et Sympathisants,
Mes Chers Compatriotes.
Nous sommes ce
jour à notre troisième rencontre formelle de cette année 2014, en ce même lieu.
La première a eu lieu du 7 au 16 mars pour des Journées de réflexion. La deuxième nous a rassemblés le 20 juillet
pour prendre part à la structuration de notre cher Parti, l’Union Nationale. La
troisième, celle d’aujourd’hui, marque notre rentrée politique de l’année 2014/2015.
Notre première
rencontre nous avait donné l’occasion de réfléchir sur la situation de notre
parti, son fonctionnement, son financement, sa réhabilitation, la mobilisation
et la remobilisation de ses militants. Nous avions aussi abordé les questions
portant sur les élections, avec la ferme détermination de revenir à l’élection
à deux tours pour tout scrutin uninominal, sur la nécessité de la limitation à
deux du nombre de mandats du président de la République, sur la
nécessaire cohésion de l’opposition, sur les conditions de vie du gabonais et
sur le musellement par le Pouvoir des médias de service public. La sous-représentativité
des femmes dans les Instances politiques, leur participation aux élections,
l’instauration d’une politique de quota, le maintien d’une organisation de
femmes au sein du parti avaient également été abordés.
La deuxième
rencontre, quant à elle, avait pour fondement notre engagement à tous à toutes,
à redonner vie à notre parti, à le hisser haut, à nous battre pour son rayonnement.
Je vous avais
invités à cette occasion à réaffirmer toujours votre courage et votre
détermination à triompher du bâillonnement
auquel nous confinait le Pouvoir en participant pleinement aux activités
du Parti dans ses différents organes nationaux et locaux. La désignation à
cette date des membres provisoires de certaines de ses structures marquait
clairement et la force de notre décision et notre volonté de la faire K5aboutir.
Depuis lors, le Bureau National, le Mouvement National des Femmes de l’Union
Nationale comme celui des jeunes et plusieurs organes locaux à Libreville ainsi
que dans d’autres localités sont au travail. Tout à l’heure, nous procèderons à
l’installation des Coordonnateurs des Communes de Libreville, d’Owendo et
d’Akanda pour symboliser l’élan dynamique de notre parti, l’Union Nationale, à
renforcer sa présence et à consolider son ancrage sur le territoire national.
Notre propos de
ce jour, pour sa part, va constituer les termes de référence des missions des
responsables du parti à différents niveaux dans un environnement national
délétère au plan politique, économique et social.
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau
National,
Militantes et militants,
Sympathisantes et Sympathisants,
Mes Chers Compatriotes.
Tout au long de
la période 2014 /2015 que nous entamons aujourd’hui et à l’horizon 2016,
nous ne devons pas nous laisser distraire par des déclarations, mirages de succès
et autres manifestations démagogiques du Pouvoir.
Le Gabon, nous le
savons tous, va mal, très mal depuis le coup d’état électoral du 3 septembre
2009.
Au plan politique
et institutionnel, la
Constitution de la République est constamment violée comme
l’attestent, entre autres, la dissolution de notre parti, l’Union Nationale, la
privation sans raison de la liberté de sortir du Gabon à de nombreux
compatriotes dont des cadres de l’Union Nationale, la confiscation des libertés
de conscience, de pensée, d’opinion et d’expression de bon nombre de citoyens
arrêtés arbitrairement, tels les cas très récents de Messieurs Cid Mohammed
Ella à Makokou et Siété Didace à Franceville. Les écoutes des communications
téléphoniques par le Pouvoir sont permanentes alors que la Constitution garantit
leur inviolabilité. Le Gabon, on le voit, vit sous le joug d’un régime policier
et dictatorial.
Que dire de la
pratique démocratique dans notre pays ? Elle est en panne, les conditions
de transparence électorale avérée n’étant pas réunies. Notre combat en la
matière doit être sans ambages dans la redéfinition des rôles de la Cour Constitutionnelle,
de la Commission Electorale
Nationale Autonome et Permanente, du Ministère de l’Intérieur, des acteurs
politiques et de la Société Civile
en remettant en cause le système poreux de biométrisation des listes
électorales mis en œuvre lors des dernières élections locales. Le résultat
attendu est celui d’organiser coûte que coûte en 2016 des élections politiques
justes, transparentes et crédibles dans notre pays.
Dans notre
volonté absolue d’alternance, nous nous battrons pour le retour au scrutin à
deux tours pour les élections uninominales et pour la limitation à deux au plus
du nombre des mandats du Président de la République. Nous
combattrons pour cela, avec force, toute attitude, toute action et tout
comportement favorisant la monarchisation de la République qui, pour
nous, est inacceptable.
Oui, c’est
inacceptable pour tout gabonais aimant son pays, qu’il soit président ou membre
d’Institution, membre du Gouvernement, parlementaire, membre des forces de
défense ou de sécurité, citoyen gabonais tout court. Le Gabon, dois-je le
rappeler, est une République indivisible et que la forme républicaine de l’Etat
ainsi que le caractère pluraliste de la démocratie sont intangibles et ne
peuvent faire l’objet d’aucune révision.
Au plan
économique, que de matraquages médiatiques à longueur de journée sur Gabon
Télévision PDG et autres médias pour vanter et vendre la politique dite de l’Emergence ?
C’est tellement insipide et contraire au quotidien du citoyen qu’il n’en a
cure.
Tenez, de 2010 à
2014, les ressources propres du budget de l’Etat sont évaluées à près de
12 000 milliards de francs CFA. C’est énorme. Mais que constatons-nous ?
Des chantiers qui piétinent ou qui sont arrêtés parce que les entreprises ne
sont pas payées. ; des PME-PMI gabonaises qui réclament et attendent, épuisées, le
règlement par l’Etat de leur dette de 38 milliards de francs pour ne prendre
que ces quelques exemples, les faits étant infinis. La mal gouvernance est à
son comble. Le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale n’en pensent
pas moins dans le rapport sur la performance de la gestion des finances
publiques de décembre 2013 pour le FMI et dans la remise en cause de certaines
décisions économiques du Pouvoir comme la création de la Zone économique spéciale de
N’kock pour la Banque Mondiale.
Que dire des compilations des maquettes des autres zones économiques de l’Ile
Mandji et de Lastourville ! Tel est le Gabon émergent ressassé chaque heure, chaque jour sur Gabon télévision PDG.
Au plan social,
le climat est très lourd : grèves par-ci, sit-in ou marches par là. L’Ecole
gabonaise dans son ensemble, est dans une situation catastrophique. Nous le
constatons tous. Le Ministère de l’Education nationale était dépourvu de
ministre titulaire jusqu’à hier soir. Mieux, dans le Gouvernement rendu depuis
la nuit dernière, ce département a, à sa tête, deux personnalités nouvelles en
début d’une année scolaire fortement perturbée. Ça promet. Les responsables d’établissements ne sont pas
désignés ; les 400 salles de classes annoncées depuis l’année scolaire
2011-2012 n’ont pas été construites jusqu’à ce jour ; les locaux existants
sont en piteux état pour la plupart, les cris de détresse du proviseur du
lycée Montalier il y a quelques jours à Gabon Télévision sont pathétiques. Le complexe scolaire « Léon Mba » dont
on vante l’amélioration du cadre, est le fait de la société de téléphonie
mobile Airtel ; des enseignants se plaignent de ne pas être intégrés
depuis plusieurs années, d’autres réclament le paiement de vacations, celui de la PIF et de la PIP. Pendant ce
temps, et pour se donner de la consistance, le Premier Ministre, instruit par
son chef, fait le tour des établissements publics, à trois jours de la rentrée
des classes et promet de remédier aux graves manquements constatés en pleine
année scolaire. C’est extraordinaire.
Du côté de
l’Enseignement supérieur, des étudiants en nombre important attendent de
toucher leurs bourses, régulièrement attribuées, depuis le début de l’année
académique 2013-2014. D’autres ont été exclus pour avoir revendiqué leurs
droits,certains autres sont incarcérés à la prison centrale de Libreville pour
la même raison. C’est cela la réalité que vivent les Gabonais tous les jours,
depuis l’arrivée au Pouvoir, par la force, d’Ali Bongo Ondimba.
L’autre réalité,
ce sont les déflatés de la CNSS
qui dorment à la belle étoile pour revendiquer leur dû et qui, meurtris
par autant de silence devant des injustices si flagrantes, se demandent s’ils
sont citoyens de ce pays! Ce sont les prestations de la CNAMGS qui sont de plus en
plus contestées ! C’est l’Hôpital Général de Libreville qui n’arrive plus
à fournir le repas du soir aux malades ! Ce sont les pénuries d’eau
potable qui contraignent tant de compatriotes à s’approvisionner au moyen de bidons, s’exposant ainsi aux risques de
diverses maladies ! Ce sont les 5 000 logements par an qui n’ont vu le
jour aucune année depuis 2010 ; ce sont des logements préfabriqués en
matériaux non adaptés importés de Turquie implantés à Agondjé ; ce sont
divers chantiers de quelques logements inachevés dans certaines localités du
pays.
C’est le
dépeuplement de l’arrière pays à cause du mauvais accompagnement que l’Etat
sert aux Collectivités Locales, faute d’une véritable politique de
décentralisation.
Malgré ce constat
amer, tous les discours officiels
veulent laisser penser que le meilleur est à venir. Les institutions, unanimes,
passent le plus clair de leur temps à annoncer des taux de croissance en
hausse. La propagande est constante et prend toutes les formes possibles. Mais
la réalité est là, dure et difficile pour le commun des gabonais qui vit lui
dans la misère, la pauvreté et la précarité.
Un tel déni de
réalité, une volonté si affichée de la travestir, traduisent une coupure
évidente entre le pays officiel et le pays réel. A travers ce déni de réalité,
c’est tout l’édifice administratif et institutionnel qui se décrédibilise. Pour
nous, à l’Union nationale, tout cela doit changer. Si la tendance actuelle se
poursuit, notre pays va être vidé de sa substance par l’empilement
d’institutions politiciennes et
bureaucratiques, au service d’intérêts personnels.
Ainsi la marche
vers « l’émergence » n’est qu’une manifestation de la
patrimonialisation du pays. Il ne s’agit donc pas de construire un pays, une
nation au service des citoyens, mais de les détruire, pour les transformer en
propriété et entreprise privées. La politique du pouvoir établi, on le voit,
est une vaste opération de démolition, et là se trouve sans doute, la source de
toutes les confusions et de toutes les difficultés que nous vivons depuis cinq
ans maintenant.
Oui, la situation
est difficile mais le changement va survenir. L’Union Nationale doit y
participer. D’où nos différentes démarches et actions pour sa réhabilitation. A
nous de nous mobiliser pour faire échec à ces desseins hideux et inavoués. Nous
ne devons pas céder à quelqu’entreprise que ce soit de menaces ou
d’intimidations. Nous ne devons pas nous compromettre. Nous ne devons pas
reculer. Nous avons la majorité sociologique avec nous. N’ayons pas peur,
n’ayons pas peur, n’ayons pas peur.
Nous sommes donc
légitimes pour accompagner avec courage notre peuple dans sa volonté
d’alternance. Nous sommes porteurs d’idées nouvelles qui doivent assurer le
renouveau. Dans cette belle, noble et patriotique entreprise, nous sommes
ensemble avec les autres membres du Front de l’Opposition pour l’alternance
dont certains ont bien voulu répondre à notre invitation et nous honorent de
leur présence remarquée. Je les en remercie très sincèrement au nom de nos
militantes et militants, du Bureau National et au mien propre.
Militantes et militants,
Sympathisantes et sympathisants,
Nous effectuons
notre rentrée politique aujourd’hui pour une présence plus affirmée de l’Union
Nationale sur l’ensemble du territoire national à partir d’un déploiement de
ses différents organes dans la discipline, l’unité et la solidarité. Oui, unis nous serons toujours forts et vaincrons
tout acte de diversion du peuple par le Pouvoir comme cette ténébreuse affaire
de fêtes tournantes dans laquelle ils veulent impliquer le Vice-Président Jean
EYEGHE NDONG. Monsieur le Vice-Président, l’Union Nationale vous confirme ici
solennellement son soutien entier. Quelqu’un d’autre, le Président du PSD,
Monsieur Pierre Claver MAGANGA MOUSSSAVOU, excelle dans la diversion en
attaquant l’Union Nationale et son Président dans son fleuve de déclarations et
d’interviews sur la non participation de notre parti aux élections législatives
de 2011 et sur participation aux
élections locales de 2013. Ces problèmes, dois-je le lui rappeler ont fait
l’objet, en leur temps, d’échanges francs en sa présence dans les différentes
instances politiques compétentes à l’époque. Ce qu’il raconte n’engage donc que
lui dans sa démarche malheureuse et pas du tout étonnante d’affaiblir la dynamique
du Front. C’est son genre. Je lui souhaite bon vent.
Mes Chers Compatriotes,
Dans notre souci
d’unité et de solidarité, une délégation du Bureau National conduite par le
Président du parti a pris part, au mois d’août dernier, aux cérémonies de
retrait de deuil de feu le Vice-Président
Pierre Claver ZENG EBOME, organisées à NKONABONA, son village natal. Je
voudrais renouveler ici mes remerciements les plus sincères à Madame veuve Marie
Constance ZENG EBOME, aux enfants et à sa famille pour leur hospitalité
attentionnée.
Militantes et militants,
Sympathisantes et sympathisants,
Mes chers compatriotes,
En ce jour
particulier où nous lançons nos activités pour la période 2014/2015, je
voudrais que nous adressions notre salut très militant au Secrétaire Exécutif
de notre parti, André MBA OBAME accompagné de nos voeux ardents de prompt
rétablissement.
A tous et à
toutes, merci d’être venus si nombreux, signe de votre engagement total dans le
dur et patriotique combat pour l’alternance.
Vive l’Union
Nationale,
Vive le Front,
Vive le gabon.