Discours
du Coordonnateur National des Jeunes
Excellence Mesdames et Messieurs !
Distingués invités !
La Communauté Internationale qui commémore
chaque 15 septembre la Journée Internationale de la Démocratie, a retenu cette
année le thème suivant : Comment
faire participer les Jeunes à la Démocratie ? Un thème évocateur et
pertinent qui nous invite à instruire une réflexion sur l’implication des
jeunes dans la construction des Nations, dans la construction de la Démocratie.
Permettez- moi avant de faire une lecture
scientifique et politique de cette implication au sein de notre pays le Gabon,
de procéder un temps soit peu à la définition de la notion de Démocratie. En
effet, la Démocratie est composée des termes grecs « Démos » qui signifie Peuple et « Kratein »
qui veut dire Pouvoir. Ainsi établie,
cette notion représente le pouvoir du
peuple, par le peuple et pour le peuple. Cette définition, place l’Homme au
cœur de la vie politique de chaque cité et garantit en même temps l’expression
des libertés publiques contenues dans le préambule de notre loi Fondamentale du
26 mars 1991.
Excellence
Mesdames et Messieurs !
Distingués
invités !
La Démocratie s’apparente également au sens
épistémologique aux notions de Liberté, d’Egalité, d’Equité et de Justice. Ce sont ces valeurs cité supra qui permettent
sur un plan empirique de qualifier qu’un pays est démocratique ou pas.
Si sur le plan international particulièrement
en occident, nous notons une très forte participation des jeunes à la vie
politique, à la prise des décisions qui engagent le devenir de ces
nations ; en Afrique, la participation politique des jeunes reste encore
faible voire mitigée. En effet, les raisons qui expliquent cette faible
implication sont multiples. Je citerai ici deux raisons qui illustrent
parfaitement cette exclusion.
La première raison est liée au contexte
politique des Etats Africains qui fonctionnent sur une base anthropologique et
gérontocratique. L’environnement politique africain favorise beaucoup plus
l’instrumentalisation, l’achat de conscience des jeunes, que la valorisation de
cette couche sociale.
L’adoption et l’application des méthodes
issues du réseau nébuleux appelé communément françafrique par les
politiques africains a jusqu’à ce jour fait le lit à la chosification des hommes
et vouer un culte à l’argent. C’est cette idéologie d’argent qui est à
l’origine du désordre que nous connaissons aujourd’hui dans les milieux
politiques africains. Les populations africaines en général et les jeunes en particulier
pensent que ce sont les politiques fortunés qui sont les meilleurs, que les idées et les
programmes de société des candidats ne représentent rien. Comment faire
comprendre à la jeunesse africaine que l’argent n’est pas l’élément clé de la
politique ? En quels termes faut-il leur expliquer qu’ils représentent un
espoir pour la construction de la démocratie africaine ?
La deuxième raison est économique, elle est
liée à la pauvreté car la rareté de l’argent au sein des ménages africains et
le taux élevé du chômage exposent les
jeunes à la vie facile et les poussent à banaliser les valeurs étiques, morales
et patriotiques.
Excellence
Mesdames et Messieurs !
Distingués invités !
Le Gabon notre pays n’est pas une Démocratie.
Il est une Dictature car depuis 1968 il est dans les mains d’un régime
autocrate et despote. Parce que, les principes démocratiques inscrits dans
notre constitution sont dans la réalité aux antipodes avec la liberté des
institutions républicaines et des individus.
On ne peut pas parler de Démocratie au Gabon
quand les forces de sécurité investissent les carrefours et les Bureaux de vote
à chaque consultation électorale. Comment parler de démocratie quand les
gendarmes habitent l’Université et agressent chaque jour les étudiants ; quand
la Cour Constitutionnelle est aux ordres d’un régime ; lorsque les chaines
publiques font dans le culte de la personnalité du distingué camarade. Etc.…
Dans un tel environnement politique où la
culture de l’argent et l’expression de la vie facile sont une norme, la
jeunesse gabonaise est exposée à toutes formes de manipulations qui l’éloignent
de sa souffrance quotidienne. Ainsi au lieu d’être une jeunesse sacrée, elle
est devenue une jeunesse sacrifiée.
Le
discours de la manipulation produit par le régime PDG et que relaie la
presse publique a une forte influence sur les jeunes gabonais et sème la
confusion dans leur esprit. Il s’agit là d’un faux discours, un discours erroné
qui tue la République, la patrie et qui est à l’origine de la faible participation
des jeunes à la scène politique de notre pays.
En fin c’est ce discours qui rend le jeune
gabonais étranger à lui-même, qui fait de lui un étranger dans son propre pays
car 70% des jeunes gabonais s’intéressent aux intérêts personnels au détriment
de l’amour du pays, l’amour de la patrie, l’amour du Gabon.
Malgré cette situation, permettez-moi de
rendre un vibrant hommage à toute la jeunesse gabonaise qui se bat pour libérer
leur pays de la tyrannie dans laquelle il est englouti depuis 1968 à nos jours.
Ma pensée se tourne à l’endroit des jeunes de l’Union Nationale en particulier
et ceux de l’opposition gabonaise en général pour leur lutte effrénée en faveur
de l’alternance ; aux étudiants de l’Université Omar BONGO, de l’USTM et
ceux des Universités Privées qui se battent chaque année pour les libertés
publiques ; je pense aussi aux jeunes enseignants de la CONASYSED et de
tous les syndicats du Gabon qui luttent sans relâche pour l’amélioration de
leurs conditions de travail ; sans oublier le collectif des élèves du
Primaire et des Lycées et Collèges qui ont mit le Gouvernement dos au mur l’an
dernier.
Le Mouvement National des Jeunes de l’Union
Nationale par ma voix vous adresse ses sincères encouragements et vous rassure
que l’alternance se fera au Gabon de gré ou de force.
Excellence Mesdames et Messieurs !
Distingués invités !
Je voudrais avant de clore mon propos
répondre clairement à la problématique soulevée par le thème, problématique
relative à la participation des jeunes à la Démocratie. A titre de rappel, je tiens à préciser qu’il
existe deux formes de participation politique :
-
La forme conventionnelle ;
-
La forme non conventionnelle.
Sur le plan conventionnel, la participation
des jeunes à l’évolution de la Démocratie passe inéluctablement par la création
d’une véritable société gabonaise démocratique où les institutions sont
impartiales et où le vote du peuple est
respecté. Ce cadre doit être renforcé
par des formations des jeunes au sein des partis politiques et des organismes
internationaux.
La forme non conventionnelle est liée à la
Contestation. En effet, lorsqu’une société ne satisfait plus la jeunesse, les
jeunes doivent être capables de prendre leur destin en main et participer à la
construction d’une société juste, véritable et démocratique. Car dans un pays
où l’injustice devient une loi, la contestation devient un devoir.
Je vous remercie !
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