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vendredi 12 décembre 2014

Discours du Coordonnateur National des Jeunes : Journée Internationale de la Démocratie




          

 Discours du Coordonnateur National des Jeunes

Excellence Mesdames et Messieurs !
Distingués invités !

La Communauté Internationale qui commémore chaque 15 septembre la Journée Internationale de la Démocratie, a retenu cette année le thème suivant : Comment faire participer les Jeunes à la Démocratie ? Un thème évocateur et pertinent qui nous invite à instruire une réflexion sur l’implication des jeunes dans la construction des Nations, dans la construction de la Démocratie.

Permettez- moi avant de faire une lecture scientifique et politique de cette implication au sein de notre pays le Gabon, de procéder un temps soit peu à la définition de la notion de Démocratie. En effet, la Démocratie est composée des termes grecs « Démos » qui signifie Peuple et « Kratein » qui veut dire Pouvoir. Ainsi établie, cette notion représente le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Cette définition, place l’Homme au cœur de la vie politique de chaque cité et garantit en même temps l’expression des libertés publiques contenues dans le préambule de notre loi Fondamentale du 26 mars 1991.

                                                                            
Excellence Mesdames et Messieurs !
Distingués invités !

La Démocratie s’apparente également au sens épistémologique aux notions de Liberté, d’Egalité, d’Equité et de Justice.  Ce sont ces valeurs cité supra qui permettent sur un plan empirique de qualifier qu’un pays est démocratique ou pas.

Si sur le plan international particulièrement en occident, nous notons une très forte participation des jeunes à la vie politique, à la prise des décisions qui engagent le devenir de ces nations ; en Afrique, la participation politique des jeunes reste encore faible voire mitigée. En effet, les raisons qui expliquent cette faible implication sont multiples. Je citerai ici deux raisons qui illustrent parfaitement cette exclusion.

La première raison est liée au contexte politique des Etats Africains qui fonctionnent sur une base anthropologique et gérontocratique. L’environnement politique africain favorise beaucoup plus l’instrumentalisation, l’achat de conscience des jeunes, que la valorisation de cette couche sociale.

L’adoption et l’application des méthodes issues du réseau nébuleux appelé communément françafrique par les politiques africains a jusqu’à ce jour fait le lit à la chosification des hommes et vouer un culte à l’argent. C’est cette idéologie d’argent qui est à l’origine du désordre que nous connaissons aujourd’hui dans les milieux politiques africains. Les populations africaines en général et les jeunes en particulier pensent que ce sont les politiques fortunés qui sont  les meilleurs, que les idées et les programmes de société des candidats ne représentent rien. Comment faire comprendre à la jeunesse africaine que l’argent n’est pas l’élément clé de la politique ? En quels termes faut-il leur expliquer qu’ils représentent un espoir pour la construction de la démocratie africaine ?

La deuxième raison est économique, elle est liée à la pauvreté car la rareté de l’argent au sein des ménages africains et le taux élevé du chômage  exposent les jeunes à la vie facile et les poussent à banaliser les valeurs étiques, morales et patriotiques.

Excellence Mesdames et Messieurs !
Distingués invités !

Le Gabon notre pays n’est pas une Démocratie. Il est une Dictature car depuis 1968 il est dans les mains d’un régime autocrate et despote. Parce que, les principes démocratiques inscrits dans notre constitution sont dans la réalité aux antipodes avec la liberté des institutions républicaines et des individus.

On ne peut pas parler de Démocratie au Gabon quand les forces de sécurité investissent les carrefours et les Bureaux de vote à chaque consultation électorale. Comment parler de démocratie quand les gendarmes habitent l’Université et agressent chaque jour les étudiants ; quand la Cour Constitutionnelle est aux ordres d’un régime ; lorsque les chaines publiques font dans le culte de la personnalité du distingué camarade. Etc.…

Dans un tel environnement politique où la culture de l’argent et l’expression de la vie facile sont une norme, la jeunesse gabonaise est exposée à toutes formes de manipulations qui l’éloignent de sa souffrance quotidienne. Ainsi au lieu d’être une jeunesse sacrée, elle est devenue une jeunesse sacrifiée.

Le  discours de la manipulation produit par le régime PDG et que relaie la presse publique a une forte influence sur les jeunes gabonais et sème la confusion dans leur esprit. Il s’agit là d’un faux discours, un discours erroné qui tue la République, la patrie et qui est à l’origine de la faible participation des jeunes à la scène politique de notre pays.

En fin c’est ce discours qui rend le jeune gabonais étranger à lui-même, qui fait de lui un étranger dans son propre pays car 70% des jeunes gabonais s’intéressent aux intérêts personnels au détriment de l’amour du pays, l’amour de la patrie, l’amour du Gabon.

Malgré cette situation, permettez-moi de rendre un vibrant hommage à toute la jeunesse gabonaise qui se bat pour libérer leur pays de la tyrannie dans laquelle il est englouti depuis 1968 à nos jours. Ma pensée se tourne à l’endroit des jeunes de l’Union Nationale en particulier et ceux de l’opposition gabonaise en général pour leur lutte effrénée en faveur de l’alternance ; aux étudiants de l’Université Omar BONGO, de l’USTM et ceux des Universités Privées qui se battent chaque année pour les libertés publiques ; je pense aussi aux jeunes enseignants de la CONASYSED et de tous les syndicats du Gabon qui luttent sans relâche pour l’amélioration de leurs conditions de travail ; sans oublier le collectif des élèves du Primaire et des Lycées et Collèges qui ont mit le Gouvernement dos au mur l’an dernier.

Le Mouvement National des Jeunes de l’Union Nationale par ma voix vous adresse ses sincères encouragements et vous rassure que l’alternance se fera au Gabon de gré ou de force.

Excellence Mesdames et Messieurs !
Distingués invités !

Je voudrais avant de clore mon propos répondre clairement à la problématique soulevée par le thème, problématique relative à la participation des jeunes à la Démocratie.  A titre de rappel, je tiens à préciser qu’il existe deux formes de participation politique :
-       La forme conventionnelle ;
-       La forme non conventionnelle.
Sur le plan conventionnel, la participation des jeunes à l’évolution de la Démocratie passe inéluctablement par la création d’une véritable société gabonaise démocratique où les institutions sont impartiales et  où le vote du peuple est respecté. Ce  cadre doit être renforcé par des formations des jeunes au sein des partis politiques et des organismes internationaux.

La forme non conventionnelle est liée à la Contestation. En effet, lorsqu’une société ne satisfait plus la jeunesse, les jeunes doivent être capables de prendre leur destin en main et participer à la construction d’une société juste, véritable et démocratique. Car dans un pays où l’injustice devient une loi, la contestation devient un devoir.

                             Je vous remercie !

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